Le 4 août 2016, nous écrivions sur notre site, www.pierremartine.com

« Si nos sacs antiroulis ont une certaine efficacité, ils ont le tort d’avoir une inertie préjudiciable. Le temps que le sac sorte de l’eau, le bateau a déjà effectué une oscillation désagréable. Les recherches d’appareils efficaces étant infructueuses, l’idée d’un nouvel antiroulis, sans inertie, nous préoccupe. La saison 2016 aux Baléares a été particulièrement houleuse. Nombreuses furent les nuits où, agrippé au matelas, en imaginant un ralenti des oscillations du bateau, j’essayais d’analyser les phases de ses mouvements et le moyen de les calmer un peu. Un matin, ces étapes ont été claires, la lueur d’espoir a germé et les tubes de carton des rouleaux de papier cuisine ont permis de concrétiser l’idée par la réalisation d’une maquette (non immergeable…). Lors de notre escale à Solers (Majorque) nous trouvons, au village distant de 7 kilomètres, un quincaillier bien achalandé. Me voilà dans le petit train touristique qui effectue le va et vient entre le village et le port avec mes trois tubes PVC de 2,5m de haut. Le contrôleur, sympa, ne dit rien. Je ne me voyais pas faire la route à pied. Le reste de la journée est consacré à la mise en œuvre du système y compris avec le thermoformage des pales à la chaleur du four du bateau (chaud les mains). L’idée première a été de réaliser des éléments courts et multiples, plombés pour éviter l’inertie de la descente des pales, le PVC étant assez trop léger pour cet usage.

Le prototype est positionné à l’avant, les sacs continuent leur travail à l’arrière. De l’avis d’un bateau voisin, c’est Logos qui bougeait le moins. L’amplitude des mouvements sur la vague est très diminuée et, surtout, la mise en résonance du bateau qui, habituellement, oscille de nombreuses fois cesse quasi immédiatement. Dommage que nous n’ayons pas pu réaliser un second appareil, faute de matériel. »

Une fois à terre, lors de l’hivernage 2016/2017, le prototype N°2 se réalise avec plus de précision, constitué seulement de deux pales, en inox qualité marine, plus longues et suffisamment lourdes pour se déployer rapidement. Des outils et des matériaux performants permettent une réalisation certes toujours artisanale mais mieux finie, robuste. L’appareil est maintenant prêt pour un test en situation.

Juin 2017

Un bateau de 14 Tonnes nous prévient que l’appareil que nous lui avons fourni, avec une seule paire de pales, n’est pas freiné. Juste avant de partir, nous lui envoyons des pales  plus larges et en fabriquons pour nous afin de modifier nos propres appareils. La saison houleuse commence et nous pouvons effectuer des premiers constats sur notre bateau de 12 mètres, 9 Tonnes.

Août 2017

Appréciation générale en fin de saison 2017 :

1. Avec les deux paires de pales (une étroite, une large) par appareil, c’est le verre à moitié plein ou le verre à moitié vide. Sans les « Parahoule », le bateau remue. Avec, il remue aussi mais avec une amplitude d’environ 50% de moins et moins longtemps.

2. Au moment de la mise en place des appareils, la satisfaction règne à bord… puis on s’habitue et on peut trouver que le mouvement est encore excessif sans penser que, sans les appareils, il serait encore plus désagréable. Sur une seule vague, le bateau est totalement stabilisé à la fin du 2ème mouvement, le premier étant néanmoins nettement freiné. 

3. L’encombrement est certes important mais une fois brandi et rangé le long du rail de fargue, une sangle autour des pales permet de le soutenir et d’éviter qu’on s’y cogne lors des déplacements. Une manille permet de fixer l’appareil à la filière. 

4. Lors d’un fort coup de vent latéral (40N) dans une crique type fjord étroit où nous étions bout à terre, la mer est rentrée et des creux de 50cm à 1m attaquaient latéralement le bateau. Au plus fort de la tempête, en pleine nuit, j’ai enlevé les « Parahoule » pour nous permettre de partir en urgence si la situation se compliquait. Dès que le jour s’est levé, la mer s’étant stabilisée à 50 cm environ, j’ai remis les équipements. Nous avons pu alors marcher debout dans le bateau.

5. Des mesures plus précises avec un inclinomètre montrent que l’amortissement de l’amplitude est de l’ordre de 50%. Il ne nous est pas possible de mesurer le ralentissement de la vitesse de balancement qui reste subjectif.

Mise à jour septembre 2017

Attention : Modèle déposé  toute copie est soumise à notre approbation.